Vous détestez Macron ? Dans ce cas, les résultats des élections d’hier en Pologne devraient, comme moi, vous ravir !
Oui, je sais : toute la brochette des intellectuels illibéraux doit être en train de s’hystériser sur tous les altermédias plus ou moins décovidisés de la 25e heure, d’accuser Soros de transsubstantiation des bulletins de vote et de vous peindre une distopie polonaise LGBT (dont leurs amis du P.I.S., féministes comme tout le reste de la droite candaulisée, ont au demeurant tout fait pour accélérer l’advenue). Cessez d’écouter ces clowns.
Ce qu’il convient, avant tout, de comprendre, c’est que Morawiecki, chef du gouvernement P.I.S. vaincu hier soir, est l’équivalent polonais de Macron et de Poutine : en termes d’âge et d’image, il se situe entre les deux, exactement comme son pays se situe à « mi-chemin » de la France et de la Russie – et pas seulement du point de vue de la géographie.
C’est entendu : si la boomeuse française nourrit des rêves incestueux à l’endroit du gendre idéal Manu, pendant que la boomeuse russe a besoin, pour mouiller, de sa différence d’âge avec un Poutine déjà patriarcal, la boomeuse polonaise (synthèse abstraite d’une Pologne orientale plutôt russoïde et d’une Poméranie en voie de bochisation culturelle) va, bien entendu, demander son Morawiecki, néo-protestant entre deux âges, juste assez hétéro pour siéger à Varsovie tout en continuant à réussir à passer la porte de Davos.