Message aux nouveaux-venus
Entrer ou non dans la Communauté post-occidentale des Mille : telle est maintenant VOTRE question
Depuis la diffusion de mon entretien avec Pierre Chaillot et Jérémie Mercier[1], le nombre des abonnés gratuits à ce blog a pratiquement triplé.
C’est avant tout à ces nouveaux abonnés que s’adresse ce message. Ou du moins, à un lecteur-type, dont j’estime que son profil doit être statistiquement dominant au sein de cette cohorte – ceux qui ne se reconnaitront pas dans mes présupposés m’excuseront donc d’avoir pratiqué sur eux un amalgame que certains pourront trouver vexant.
Venons-en donc tout de suite aux questions qui fâchent :
Il y a un malentendu entre nous.
Et je suis bien placé pour le savoir, étant donné que c’est moi qui l’ai créé.
En plaçant l’adresse de ce blog[2] en description des vidéos de l’entretien, je ne pouvais pas ne pas susciter l’impression que le « produit » que je propose/représente s’inscrit dans la continuité des médias alternatifs, aussi connus, « dans la Dissidence » comme organes de réinformation. C’était même d’autant plus inévitable que j’ai, avant de me consacrer au présent blog, collaboré, par le passé, avec de tels organes – certains, caractérisés par une tenue éditoriale et une consistance idéologique plutôt enviables (comme le Visegrád Post, Rébellion ou Breizh Info), et aussi d’autres, qui, à l’usage, se sont avérés moins recommandables (comme le Courrier des Boomers).
Vous avez donc probablement eu le réflexe que j’ai moi-même souvent eu face à de telles « offres » : s’abonner aux notifications, un peu par curiosité, et beaucoup en signe de soutien aux thèses défendues[3]. Il existe, en effet une sorte de démocratie des internautes, que je ne boude pas de façon sectaire ou superstitieuse – pas plus que je ne me montre sectaire ou superstitieux dans mon mépris de la bonne vieille démocratie off line : il m’est arrivé, encore récemment, de faire usage de mon passeport français pour voter.
La démocratie, cela dit, je préfère, en fin de compte, tout de même laisser ça aux démocrates.
Permettez-moi de vous expliquer pourquoi :
En 2021, dans le pays d’Europe où la fameuse démocratie fonctionne probablement le mieux – la Suisse –, une votation a permis aux citoyens de s’exprimer sur la poursuite du programme covidiste : à 60%, ils ont voté pour. C’est face à l’évidence/révélation de ces 60% que, pour ma part, j’ai conçu la pensée qui a, peu après, pris la forme des textes rassemblés dans le volume Køvíd (finalement mis à disposition du public en août 2022). L’écriture de ce livre a marqué ma rupture définitive avec l’ethos démocratique dont je traînais encore, jusque-là, quelques séquelles – et sa publication pourra probablement permettre aux historiens de l’avenir de dater le début de l’ère post-occidentale.
60%. Manipulation ?
Peut-être n’étaient-ils que 55% ? Ou que 51% ?
Arrêtez de vous mentir : la fraude électorale, c’est la cosmétique du soft power. Ça peut jouer sur des détails tactiques, comme l’ordre des candidats sortants d’un premier tour de présidentielle française. Mais jamais à plus de 10% de distorsion. Ça marche, tant que ça ne contredit pas les données de la perception quotidienne.
Car ces esclaves dans l’âme qui, en l’échange d’une bonne subvention, d’un bon chèque-carburant etc., sont parfaitement disposés à continuer[4] à servir de souris de laboratoire à l’ingénierie sociale de l’Occident terminal, vous les connaissez comme moi. Ils sont tout autour de nous. Peut-être qu’il y en a légèrement moins au mètre carré autour de moi, ici, à Budapest, qu’autour de vous, lecteur francophone (à Zürich ? Lyon ? Bruxelles ?). Mais ces différences sont négligeables.
De ce point de vue, les différences d’époque sont d’ailleurs tout aussi négligeables que les menus décalages géoculturels : depuis la Révolution néolithique, la majorité du genre humain est composée de braves gens pas très méchants, mais intellectuellement paresseux, et perpétuellement en quête d’un bon maître, plutôt que d’une méthode d’autonomisation. Et je ne vois aucune raison pour que ça change.
Par commodité, je vous propose d’appeler cette majorité : les Paysans.
Soyons clair : je ne méprise pas les Paysans. Je les traite avec une certaine condescendance, naturelle à tout aristocrate, mais qui n’inclut aucune malveillance. C’est plutôt chez les démocrates déçus qu’on trouve généralement des symptômes de détestation du Paysan – une infirmité qui ne m’a pas toujours été étrangère, mais dont je me suis guéri depuis assez longtemps maintenant pour ne plus en subir les effets secondaires.
Mais soyons clair aussi là-dessus : je n’écris pas pour les paysans.
Ecrire pour les Paysans, c’est ce que j’appelle : pigeonner. La logique du marché s’occupe en général de soit rééduquer, soit mettre au chômage les quelques naïfs qui croient pouvoir pigeonner honnêtement : en moyenne, quand on survit un an dans le pigeonnage, c’est qu’on en a compris le principe. Et le principe, c’est qu’il n’est pas possible de parler franchement aux Paysans. Les Paysans n’ont rien à foutre d’une vision un tant soit peu lucide de l’univers dans lequel ils vivent/nous vivons. Les Paysans veulent leur prêche du dimanche. D’où le succès – amplement mérité, et fondé sur de réels talents – des grands pigeonneurs du moment, que ce soit en Première division (Todd), ou dans les ligues de province/banlieue (Husson).
Quand le Paysan dit vouloir « être réinformé », ce qu’il veut dire, c’est qu’il veut « voir la lumière au bout du tunnel ». Il veut qu’on lui explique que ceux qui risquent de l’écraser incarnent le Mal[5], et suscitent par conséquent l’ire d’un dieu tout-puissant, qui ne tardera pas à les punir, selon des modalités[6] que le réinformateur – moyennant le versement de 5€ « pour la cause » – s’apprête justement à leur expliquer.
Pour diverses raisons[7], je ne suis ni vraiment capable, ni surtout désireux de m’adonner à ce genre de négoce : je ne pigeonne pas.
Ici, mon raisonnement va peut-être devenir légèrement paradoxal – pour certains au moins.
A partir du Magicien de Davos (2021), j’ai en effet consacré une bonne partie de mon temps à l’étude[8] du phénomène oligarchique. Le plus souvent, c’est en cette qualité qu’on m’invite à m’exprimer sur tel ou tel forum[9]. Et pourtant, ne comptez pas sur moi pour vous expliquer que « l’oligarchie c’est le Mal ». Qu’elle serait composée de « nihilistes » (Todd), de « psychopathes » (Bilheran), de « cabalistes » (Hindi), etc.. Dans l’ensemble, je considère que l’habitus oligarchique est rationnel, pas particulièrement mystique et certainement plus sain que les appétits eschatologiques des masses masochistes en attente de Salut : le berger est plus intelligent que le mouton – la preuve : c’est toujours celui-là qui finit par manger celui-ci.
Je dois donc détromper ceux qui se seraient abonnés à ce blog dans l’intention de combattre l’oligarchie. Il y a bien longtemps que je ne combats plus personne. Je n’écris ni pour militer, ni pour convertir.
Si quelqu’un souhaite placer mes enseignements au service de telle ou telle campagne contre telle ou telle oligarchie : libre à lui. A la différence de celles que livre le complexe militaro-industriel de divers grands Etats, les armes conceptuelles que je forge ne sont soumises à aucune restriction d’usage. Pas de chip dans les roquettes : c’est de l’armurerie artisanale, à l’ancienne. Ce qui m’oblige à faire bien attention à ne pas vendre à n’importe qui.
A vrai dire, ce à quoi le programme intellectuel de Køvíd vous prépare et vous incite, ce serait plutôt de devenir l’oligarchie. Naturellement pas au sens où je vous apprendrais à monopoliser d’immenses richesses ou à devenir politiquement influent (deux hobbies pour lesquels mon manque de talent n’a d’égal que mon manque d’intérêt). Mais, plus simplement, parce que les oligarques – qu’ils en aient ou non une conscience plus ou moins thétique – ont ceci de commun avec les Post-occidentaux d’école schwartzienne : ils ont réussi à tuer le paysan en eux.
Alors même que j’en ai relativement peu dit, je vois que ce texte est déjà assez long. Essayons donc d’aller droit au but.
J’espère en avoir dit assez pour vous permettre de comprendre pourquoi – en dépit des apparences de l’écran –, je n’ai pas l’ambition de devenir un éducateur du peuple – mais « tout au plus » le mentor d’une minorité élitiste.
Ceux qui, en constant qu’une partie des contenus du blog sont publics (le reste étant réservé aux Post-occidentaux méritants), se disent qu’il s’agit d’une stratégie de popularisation, en vue de « créer un média », etc., font donc radicalement fausse route. Quand je me permets de vous réclamer mes honoraires de mentor, je ne vous propose absolument pas de « me soutenir » (et, à travers moi, je ne sais quelle « cause »), pour me donner les moyens de « porter le message » plus loin. Au sens où les Paysans occidentaux entendent généralement ces mots, il n’y a ici ni cause, ni message.
Mon but est, au contraire, à terme, de rendre ce blog[10] totalement privé – c’est-à-dire inaccessible non seulement pour l’abonné gratuit, mais même pour ceux qui, disposé à payer leur obole, arriveront trop tard.
En assumant tous les périls d’une analogie[11], on pourrait dire que c’est un peu le principe du bitcoin : le millième post-occidental méritant sera le dernier admis.
Du jour où celui-là se sera abonné, les contenus publics disparaîtront complètement de ce blog, et je déclarerai constituée la Communauté post-occidentale des Mille.
Chacun des Mille pourra ensuite, s’il considère avoir passé assez de temps à son goût en notre compagnie, céder son abonnement à une personne de confiance (et une seule), en m’informant si possible de sa décision de cession[12].
D’année en année, je me réserverai le doit d’éventuellement réévaluer le prix de l’abonnement en fonction de l’inflation – même si, compte tenu de la frugalité de mes habitudes de vie, il est peu probable que j’y sois contraint. Il est, à la rigueur, plus facilement envisageable que les tempêtes politico-financières et la censure des prochaines années nous amènent un jour à migrer vers d’autres canaux de communication langagière et financière.
Par conséquent :
· Si vous aviez – en vous l’avouant plus ou moins – l’intention de rester ici en voyeur, pour « profiter des contenus en libre accès » en attendant que la « santé financière du média » (pubs, subventions…) lui permette de diffuser gratuitement (voire : sans abonnement, façon YouTube), je vais donc devoir vous décevoir : ce moment n’arrivera jamais – pour la simple raison que je ne ferai absolument rien pour le faire arriver. Vous pouvez, immédiatement et sans regret, vous désabonner : sans même aller jusqu’aux affres intellectuels du mainstream, le nombre de vues qu’on voit indiquées sous n’importe quel entretien d’E. Todd suffit à me convaincre qu’une grande notoriété en ligne est, à première vue, plutôt infamante qu’autre chose. En dehors de ceux qui finiront par figurer sur la liste des Mille, la présence d’abonnés gratuits ne me réjouit pas particulièrement. Elle risque, tout au plus, d’amener tel ou tel pouvoir démocratique[13] à me soupçonner (bien injustement) de vouloir lui faire de l’ombre – avec tous les dangers de représailles préventives que cela implique. Si vous appartenez à la catégorie sus-décrite, je préfère donc largement vous dire tout de suite adieu, en vous remerciant pour votre attention et en vous souhaitant bonne chance pour la suite. Dans les griffes des réinformeurs et autres stratèges, dans leurs chaînes du patrimoine, vous en aurez d’ailleurs probablement besoin.
· Sinon, vous avez encore la possibilité de prendre un abonnement mensuel, « pour voir ». C’est une possibilité que je compte aussi, à terme, faire disparaître : les 1000 seront tous titulaires d’un abonnement annuel (après tout, les universités non plus ne facturent pas leurs frais de scolarité au mois ou à la semaine). Si c’est l’option que vous retenez, je vous souhaite provisoirement la bienvenue, comme il convient de le faire à des hôtes de passage, qui pourraient bien finir par décider de s’installer : on se renifle un peu avant de s’associer – entre mammifères, c’est une habitude qui ne manque pas de justifications évolutives.
Aux autres, enfin, c’est-à-dire à la (j’imagine) minorité de ceux qui auront compris ce message et choisi de s’inscrire à l’école de la pensée post-occidentale, je souhaite la bienvenue pour de bon, tout en leur signalant que les modalités matérielles de notre association restent, finalement assez démocratiques-au-sens-coopératif : j’ai fixé pour l’abonnement annuel une valeur plancher indexée sur mes besoins, en laissant à ceux qui ont les moyens de contribuer davantage la possibilité[14] de lui ajouter la somme qu’ils estiment convenable.
[1] Lesquels jouissent – de façon, d’ailleurs, pleinement méritée – d’une notoriété dépassant de loin la mienne. Sur demande des Post-occidentaux, je reviendrai éventuellement sur les raisons pour lesquelles je pense que leur popularité est méritée, et sur celles qui font que ce jugement ne contredit à mon avis pas les principes déontologiques que j’expose ci-dessous.
[2] Et celle du fil Telegram associé – ou du moins du fil public (appelé, à terme, à disparaître au profit du seul fil privé – pour des raisons que vous comprendrez mieux après avoir lu ce texte).
[3] Ou du moins, à ce qu’on perçoit comme tel. D’éventuelles différences entre une telle perception et ce que je pense vraiment vous apparaîtront – je l’espère – plus clairement après avoir fini la lecture de ce texte.
[4] Et ce, éventuellement – et qu’ils se l’avouent ou non – jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ce qui neutralise complètement la logique de l’homo economicus, des marxistes et autres attardés. Comme 100% des moutons finissent en ragout, alors que les loups en ratent parfois beaucoup, il n’est pas dans l’intérêt objectif des moutons de rester dans la bergerie. Mais il est dans leur nature de suivre les ordres du berger plutôt que leurs tentations libertaires.
[5] Tandis que lui-même – le Paysan – incarne, tout naturellement, le Bien. Pour la conscience naïve, infantile, le Bien et le Moi, c’est toujours la même chose.
[6] Ces modalités sont en général de nature mystique – que le lieu du surnaturel soit identifié (de façon relativement traditionnelle du point de vue des études mythologiques) dans une profondeur du présent (conspiration ultrasecrète du bon Etat profond : Trump, QAnon, etc.), ou (phénomène plus typique de l’Occident historique tardif), dans des lointains mythico-géographiques (arrivée imminente de tel ou tel sauveur providentiel parti de Pékin ou de Moscou – un peu sur le modèle de celle armée venu du Khorasan dont parlent les Hadiths du Prophète).
[7] Pas forcément inintéressantes en soi, mais sur lesquelles on se penchera, si vous le voulez bien, un autre jour.
[8] Mais, dans la perspective des Paysans, étudier l’oligarchie, c’est « nécessairement » aussi dénoncer l’oligarchie.
[9] Ici, je devrais peut-être ajouter : dans le meilleur des cas. Il est aussi souvent arrivé qu’on me déclare expert de la « science » (à mon avis actuellement dénuée d’objet) que les Paysans révèrent sous le nom de géopolitique – quand on ne me prenait pas carrément pour un immunologue…
[10] Et, plus généralement, l’ensemble de mes productions intellectuelles.
[11] Et alors même que je ne suis « pas très crypto » – sujet sur lequel je ne souhaite néanmoins pas m’étendre ici et maintenant.
[12] C’est là une obligation purement morale, en vue du respect de laquelle je ne dispose actuellement pas de moyens de contrôle et de contrainte : certains post-occidentaux choisissent de me révéler leur identité « d’état civil » et d’entrer avec moi dans une relation plus personnelle. C’est une possibilité que je souhaite maintenir ouverte, mais en aucun cas transformer en obligation. Les Mille constitueront donc, jusqu’à nouvel ordre, une liste d’avatars (d’adresses de courriel). Pour les mêmes raisons, je ne demanderai pas à être informé des conditions (notamment pécuniaire) d’une telle cession, et ceux des Mille qui réaliseront un éventuel profit sur une telle cession ne me seront redevables de rien au titre de ladite cession.
[13] Démocratique, ou démagogique : au point où nous en sommes, vous avez déjà dû comprendre que, de mon point de vue, ces deux termes sont synonymes.
[14] Laquelle, dans le jargon de cette plateforme Substack, devient : l’abonnement de type « Founding ». En-dehors de quelques attentions spéciales que m’inspire la politesse (comme le dîner annuel), je ne pratique néanmoins pas de réelle discrimination entre Post-occidentaux éminents (titulaires d’un abonnement annuel), selon qu’ils soient « Founding » ou non.
Il n’y a pas un troupeau, il y a une multitude de troupeaux, et donc pas un berger mais une multitude de bergers.
Et des ces troupeaux il y a une part non négligeable de colleurs d’affiche, dont le berger se fout littéralement du bien être, de l’intelligence et de l’instruction du moment qu’ils justifient leur existence en collant des affiches.
C’est le drame des humains (non déchus) que de vouloir instruire les colleurs d’affiches, qui n’ont par essence aucune autre satisfaction dans la vie que de coller des affiches.
Ceci étant, je ne peux manquer de prendre ma carte de membre du club des 1000. Étant comme vous dissident de l’avant garde de la dissidence. Qui se ressemble s’assemble.
Faites en bon usage.
Ps: je n’ai jamais collé d’affiche de ma vie.
Modeste Schwartz bonsoir,
Merci pour ce message de "clarification" - explicatif, auquel je me permets d'apporter quelques remarques/questions :
1 - Le fait que les moutons soient - "par nature" - "moutonniers", ne les empêchent cependant pas - s'ils sont de la branche "Homo sapiens" - de devenir, "par acculturation" adéquate (post-occidentale et schwartzienne), "autonomes" !
2 - D'après vous, la géopolitique serait "actuellement dénuée d'objet" : pourquoi "actuellement"? ou alors, l'est-elle "toujours" (voire "par nature/définition")?
3 - "Le berger est plus intelligent que le mouton – la preuve : c’est toujours celui-là qui finit par manger celui-ci"... Disons qu'au-delà d'une "preuve" d'intelligence, il s'agit plutôt d'un état de fait lié à la "Révolution néolithique" : Homos sapiens se sédentarisant a (intentionnellement) cherché, choisi, et sélectionné, des espèces "domesticables" - aussi bien chez les végétaux que chez les animaux (le chien, le mouton, le porc...) - afin de rendre entre autres son alimentation moins tributaire du "hasard" (caractère, en dernière analyse, des activités de cueillette et de chasse) ; peut-être y avait-il, parmi les "moutons originels", des spécimens plus "autonomes" (plus "agressifs"?) : ceux-là ont disparu - comme ont disparu les ancêtres de nos "céréales" qui s'égrainaient trop à maturité ; de là que nos moutons actuels sont le résultat d'une sélection rien moins que "naturelle"... (ajoutons à cela que, sur le plan alimentaire, Homo sapiens "mange" du mouton parce qu'étant omnivore il est - aussi - carnivore ; tandis que le mouton - herbivore - n'a aucune "chance" de manger de l'Homo sapiens !)
4 - "Démocratique, ou démagogique : [...] de mon point de vue, ces deux termes sont synonymes" : diriez-vous, au-delà, qu'ils sont synonymes - et d'autant plus que le premier conduirait (nécessairement?) au second?...
5 - A propos de "représailles préventives", peut-être connaissez-vous ces propos - de mon point de vue très "politiques" - de Richelieu (rapportées par Sainte-Beuve dans son "Port-Royal") : "J'ai fait arrêter par ordre du roi l'abbé de Saint-Cyran. Les savants et les gens de bien en feront peut-être du bruit. Quoi qu'il en soit, j'ai la conscience assurée d'avoir rendu service à l'Eglise et à l'Etat. On auroit remédié à bien des malheurs et des désordres si l'on avoit fait emprisonner Luther et Calvin, dès qu'ils commencèrent à dogmatiser"...
Pour terminer, il me semble que votre position pourrait être dite "anti-émotionnelle", voire "anti-morale" (au sens où Aron disait de son "petit camarade" Sartre : "Sartre était un moraliste. Il ne pouvait pas admettre que mes prises de position, peut-être erronées, ne fussent pas coupables") : en cela aussi j'y adhère volontiers...
Bien à vous - Bernard Grandchamp