11 Commentaires

Il n’y a pas un troupeau, il y a une multitude de troupeaux, et donc pas un berger mais une multitude de bergers.

Et des ces troupeaux il y a une part non négligeable de colleurs d’affiche, dont le berger se fout littéralement du bien être, de l’intelligence et de l’instruction du moment qu’ils justifient leur existence en collant des affiches.

C’est le drame des humains (non déchus) que de vouloir instruire les colleurs d’affiches, qui n’ont par essence aucune autre satisfaction dans la vie que de coller des affiches.

Ceci étant, je ne peux manquer de prendre ma carte de membre du club des 1000. Étant comme vous dissident de l’avant garde de la dissidence. Qui se ressemble s’assemble.

Faites en bon usage.

Ps: je n’ai jamais collé d’affiche de ma vie.

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Merci!

Je vais (comme à l'accoutumé) conforter dans leur opinion (ou leur agenda...) ceux qui me décrivent comme un mégalomane (Hegel l'était aussi, et, apparemment, ça n'a pas empêché sa prose de plutôt "bien vieillir"...): plutôt que comme une "avant-garde" (le rôle des avant- et arrière-gardes étant toujours d'être sacrifiées), je me vois (et NOUS voit collectivement, avec la Communauté post-occidentale) comme LE SEUL dissident de l'époque (en limitant bien sûr le propos au monde de ceux qui lisent et écrivent des trucs en français: il y en a sûrement d'autres ailleurs, et des plus discrets chez nous, mais - par définition - on n'est pas au courant de leur existence). Ce qui implique bien entendu de faire dissidence AUSSI de la dissidence.

De ce point de vue, le fait que la notion de Sécession marque autant le Zeitgeist des 4 dernières années ne peut pas être un hasard - même si, bien entendu, la plupart de ses utilisateurs se contentent d'un détournement utilitaire (qui, chez les plus désinhibés, va jusqu'à la "sécession patrimoniale" = optimisation fiscale pour les retardaires graves), mais ça fait nécessairement partie des vicissitudes de l'émergence de tout concept historique.

Notez bien, tout de même, que non seulement je n'ai rien contre les colleurs d'affiches, mais que je n'encourage même pas à adopter une attitude moralisatrice à l'encontre de ceux qui (même si c'est rarement mon cas) cherchent à "sauver" des colleurs d'affiche de l'idéologie de leur berger. Tant qu'il rapproche des êtres concrets, l'amour (eros comme agapè), ça existe, et c'est pour le moins un mal nécessaire. Je mets juste en garde contre l'Amour inconditionnel et universel, qui n'a historiquement jamais existé en-dehors de la rhétorique du comité d'organisation de festivals façon Verdun ou Stalingrad. Les taquins diront que j'ai un préjugé à l'encontre du suicide de masse. C'est probablement vrai.

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Pour la "mégalo" : "Les chameaux aboient, mais la caravane (des 1000!) passe"...

Cela dit, à vous lire en suivi dans vos différents chapitres, on sentirait chez vous comme une dent qui vous pousserait (façon Mme Fenouillard contre la perfide Albion) à l'encontre de certain CdB (Courrier de Boomers) - où d'ailleurs je vous découvris (à toutes choses malheur est bon?)

Quoi qu'il en soit, il est bon que vous liiez - ainsi que vous l'écrivez - le "moi" et le "nous" !

Bien à vous - Bernard Grandchamp

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A vrai dire, je ne peux en vouloir qu'à ma naïveté d'éternel déphasé, sans laquelle, avec un minimum de jugeote, je n'aurais jamais associé mon nom à celui de gens aussi profondément malhonnêtes. Et qui m'ont (naturellement sans le vouloir) rendu service. Après tout, c'est bien l'exprérience de ce pseudo-journalisme pute-à-clic qui m'a amené sur la voie où je me trouve à présent - c'est-à-dire à l'idée d'inventer le Blogging de Sécession.

Sans de menues indélicatesses de ces mauvais payeurs, je devrais donc repenser à cette expérience avec une gratitude nostalgique à l'endroit des Stratèges bedonnants. Or je l'admets: c'est bien regrettable, en termes généraux, de devoir tenir compte de ce genre de détails.

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févr. 26Liké par Modeste Schwartz

Bien au contraire, me semble-t-il, cette "naïveté" (à votre âge! mais suivez mon regard...) est toute à votre "honneur"... Les "esprits marchands" font commerce de tout : il n'y rien à redire à cela, ce n'est qu'une question de "tempérament" - comme on dit dans ma Provence natale !

Quant au "genre de détails" dont vous "regrettez de devoir tenir compte", au contraire ils viennent par leur existence même annihiler les prétentions de ces "termes généraux" - en leur signifiant que la vraie vie est là (qui prémunit assez souvent de la tentation façon Pascal : "qui veut faire l'ange etc.") : au fond, c'est "humainement" rassurant, pour vous qui avez connu les arcanes ayant conduit à "l'invention du Blogging de Sécession"...

Bien à vous - Bernard Grandchamp

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Modeste Schwartz bonsoir,

Merci pour ce message de "clarification" - explicatif, auquel je me permets d'apporter quelques remarques/questions :

1 - Le fait que les moutons soient - "par nature" - "moutonniers", ne les empêchent cependant pas - s'ils sont de la branche "Homo sapiens" - de devenir, "par acculturation" adéquate (post-occidentale et schwartzienne), "autonomes" !

2 - D'après vous, la géopolitique serait "actuellement dénuée d'objet" : pourquoi "actuellement"? ou alors, l'est-elle "toujours" (voire "par nature/définition")?

3 - "Le berger est plus intelligent que le mouton – la preuve : c’est toujours celui-là qui finit par manger celui-ci"... Disons qu'au-delà d'une "preuve" d'intelligence, il s'agit plutôt d'un état de fait lié à la "Révolution néolithique" : Homos sapiens se sédentarisant a (intentionnellement) cherché, choisi, et sélectionné, des espèces "domesticables" - aussi bien chez les végétaux que chez les animaux (le chien, le mouton, le porc...) - afin de rendre entre autres son alimentation moins tributaire du "hasard" (caractère, en dernière analyse, des activités de cueillette et de chasse) ; peut-être y avait-il, parmi les "moutons originels", des spécimens plus "autonomes" (plus "agressifs"?) : ceux-là ont disparu - comme ont disparu les ancêtres de nos "céréales" qui s'égrainaient trop à maturité ; de là que nos moutons actuels sont le résultat d'une sélection rien moins que "naturelle"... (ajoutons à cela que, sur le plan alimentaire, Homo sapiens "mange" du mouton parce qu'étant omnivore il est - aussi - carnivore ; tandis que le mouton - herbivore - n'a aucune "chance" de manger de l'Homo sapiens !)

4 - "Démocratique, ou démagogique : [...] de mon point de vue, ces deux termes sont synonymes" : diriez-vous, au-delà, qu'ils sont synonymes - et d'autant plus que le premier conduirait (nécessairement?) au second?...

5 - A propos de "représailles préventives", peut-être connaissez-vous ces propos - de mon point de vue très "politiques" - de Richelieu (rapportées par Sainte-Beuve dans son "Port-Royal") : "J'ai fait arrêter par ordre du roi l'abbé de Saint-Cyran. Les savants et les gens de bien en feront peut-être du bruit. Quoi qu'il en soit, j'ai la conscience assurée d'avoir rendu service à l'Eglise et à l'Etat. On auroit remédié à bien des malheurs et des désordres si l'on avoit fait emprisonner Luther et Calvin, dès qu'ils commencèrent à dogmatiser"...

Pour terminer, il me semble que votre position pourrait être dite "anti-émotionnelle", voire "anti-morale" (au sens où Aron disait de son "petit camarade" Sartre : "Sartre était un moraliste. Il ne pouvait pas admettre que mes prises de position, peut-être erronées, ne fussent pas coupables") : en cela aussi j'y adhère volontiers...

Bien à vous - Bernard Grandchamp

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Au moins, pour votre 4e question, la réponse existe déjà sur ce blog:

(La "démocratie" dont il est question ci-dessus étant bien entendu la démocratie moderne = occidentale)

https://open.substack.com/pub/modesteschwartz/p/map25-democratie-antique-vs-democratie?r=10v1d0&utm_campaign=post&utm_medium=web&showWelcomeOnShare=true

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1. C'est ce "par nature" qui explique le malentendu potentiel à l'origine de votre question. A la différence de ceux qui ont idéologisé dans un style occidental les structures de caste (ce qui donne: l'hitlérisme et son "racisme scientifique"), je ne vois pas "les gènes" comme une fatalité; donc oui: le mouton devenant loup, c'est une possibilité réelle (sans laquelle le type de shamanisme auquel je m'adonne aurait d'ailleurs tout d'une arnaque). Ce qui n'empêche pas la constitution de castes d'être une tendance lourde de l'espèce au stade post-néolitique - qu'il est à mon avis aussi vain et dangereux de chercher à combattre qu'en général tout le reste des tentatives "transhumanistes" en vue de dépasser les acquis du néolitique (question sur laquelle je compte d'ailleurs revenir dans un texte autonome).

2. En gros, la géopolitique stricto sensu est indexée sur les structures politico-sociales du 3e Occident: il faut des Etats-nations pour "qu'il y ait" de la géopolitique (même si le jeu des Etats-nations - qui est aussi celui de l'ère coloniale - ne pouvait pas ne pas entraîner dans sa danse des peuples dont l'organisation n'avait rien de national, voire rien d'étatique). Avant l'émergence de ce contexte, et aussi dès qu'on perd ce contexte (notamment: maintenant), l'utilisation du préfixe "géo-" devient injustifiée in re: le royaume de Hongrie, en passant sous la coupe de la maison d'Anjou, avait adopté des intérêts stratégiques découlant de cette alliance, qui n'avaient pas grand chose à voir avec l'existence d'un peuple de langue hongroise et sa situation géographique de population humaine sédentaire en Europe centre-orientale; même constat lorsque "le face-à-face américano-chinois" "oppose" deux régimes contrôlés par deux amis de Klaus Schwab (Biden et Xi). Là aussi, le sujet est vaste, et je vais devoir y consacrer un article ou un podcast. Félicitations: vos question sont souvent assez pertinentes pour dicter en partie l'agenda de ce blog.

3. Effectivement, tout cela nous mène vers une définition (assez nietzchéenne?) de l'intelligence comme fonction du rapport domesticateur/domestiqué. Dans lequel on peut, à la rigueur, percevoir une analogie avec la divergence des espèces qui a mené à l'opposition herbivore/carnivore - mais comme, dans le second cas, on parle du Monde (du vivant) et non de l'Univers (qui est le monde des êtres pensants), il faut rester conscient des limites de l'analogie, sous peine d'arriver à des conclusions absurdes... Re-félicitations: nous en sommes à 3 thèmes à traiter sur 4 questions posées. La forme!

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Merci pour vos réponses...

Je comprends mieux le lien (qui in fine apparaît logique) entre "géopolitique" et "3e Occident" tel que vous le présentez ; cela dit, au-delà du mot lui-même, connaître les critères qui lient ou qui opposent les "pays" (ou entités collectives) entre eux permet de mieux comprendre les "jeux" en présence et leurs devenir possibles...

Quant à la "forme", je m'en tiens à la prescription de maître François (Rabelais) : "Beuvez tousjours, vous ne mourrez jamais!" (voilà un projet transhumaniste qui a de la "gueule") ; mais j'avoue aussi y avoir peu de mérite car mon métier est le vin...

A suivre donc.

Bien à vous - Bernard Grandchamp

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Heureux homme! J'aurais donc peut-être mieux fait de vous proposer un deal en nature: on me prétends maniaque des billets de banque et des virements, mais je sais apprécier le liquide, surtout fermenté.

Le problème, avec les "pays", c'est qu'on ne sait pas très bien ce que c'est. Le plus souvent, ce sont des conséquences des affabulations de l'historiographie romantique/nationaliste, basée sur un essentialisme qui s'efforçait d'attribuer une permanence (pluri-)millénaire à des Etats-nations qui, en réalité, venaient de naître.

Ensuite, du moment qu'on retire l'Etat de l'équation, bien sûr qu'il existe des constantes géo-culturelles, géo-économiques, etc.. Mais ces constantes influent sur le comportement de populations que - avant et après l'épisode démocratique qui est en train de se refermer, et, en-dehors du cadre occidental où il a eu lieu, même pendant cet épisode - les Etats avec lesquels joue le discours géopolitique habituel n'ont jamais représentées (ni, par conséquent, impliquées - via notamment la conscription - dans leurs "matchs"...). C'est particulièrement flagrant dans le cas de l'évolution de la forme-guerre (domaine dans lequel l'involution vers des structures analogues à celles de l'Ancien régime me semble tout particulièrement frappante).

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"Heureux homme!..." , je le confesse volontiers car ce statut est surtout dû à la "position" du vin lui-même - boisson "inutile" que cette inutilité permet de situer dans une sorte d'entre-deux, entre "otium" et neg-otium" (au sens antique) ; à quoi vient s'ajouter ce privilège, à peu près unique parmi les produits de l'agriculture, de pouvoir affronter parfois (question de "terroir" et de "millésime") un temps relativement long de maturation : de là que le vin a toujours "anobli" (au sens des "savonnettes à vilain" de l'Ancien Régime) nombre de ceux qui s'y adonnaient (et s'y adonnent encore) - grâce à cette "illusion" de pouvoir croire parfois s'affranchir d'une pure posture "negotium" [déguster par exemple en 1989 un très grand vin du grand millésime 1899 a représenté pour moi une expérience se situant au-delà du pur plaisir gustatif !]...

A l'opposé, on pourrait citer l'exemplarité "marchande" de la crise de la "vache folle" (années 1990) : avoir cru que l'on pouvait (impunément?) faire manger à des herbivores (génétiquement "stabilisés" depuis des centaines de milliers d'années pour digérer des protéines "végétales") des protéines "animales" - au motif de mieux "rentabiliser" des carcasses/cadavres d'animaux y compris de la même espèce (oubliant en passant l'adage bien connu formulé par Francis Bacon : "On ne commande à la nature qu'en lui obéissant").

Au fond, mon métier (le vin "doit" demeurer "bon à boire", faute de voir fuir les clients!) m'aura en quelque sorte "protégé" (malgré moi?) de "dérives" professionnelles qu'auront connues certains de mes "camarades" agronomes...

Vous me pardonnerez sans doute ce (trop) long aparté professionnel/personnel, et du moins revenant à votre message/réponse je dois dire que je n'y ai pas bien "compris" votre phrase : "Mais ces constantes influent sur le comportement de populations que - avant et après l'épisode démocratique qui est en train de se refermer, et, en dehors du cadre occidental où il a eu lieu, même pendant cet épisode - les Etats avec lesquels joue le discours géopolitique habituel n'ont jamais représentées (ni, par conséquent, impliquées - via notamment la conscription - dans leurs "matchs"...)

Quant à "l'involution (de la forme-guerre) vers des structures analogues à celles de l'Ancien Régime", je crois bien que cette approche méritera de votre part un développement (écrit? oral?) adéquat le moment venu à l'attention des post-occidentaux - et que j'attends avec un plaisir anticipé non dissimulé...

Bien à vous - Bernard Grandchamp

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