Pour les Analyses géopolitiques, je recommande YouPorn
Je l’avais prévu il y a un mois : il ne se passe RIEN
Au moment des dernières frappes israéliennes sur l’Iran, suivant une vieille habitude avec laquelle j’ai récemment renoué, j’avais confié mon sort à la carcasse d’un train roumain zakatillant1 à travers les Carpates occidentales.
Au hasard des traversées de zones presque peuplées de ce piémont, j’ai pu consulter, sur Substack, les mises à jour précoces de certains blogs que je suis du coin de l’œil. Le décalage horaire, bien sûr, avantage parfois mes collègues américains. Mais se lancer dans « l’analyse » à si peu d’heures de distance de l’impact (à tous les sens du terme) – est-ce bien raisonnable ?
Il est vrai qu’en guise d’analyse, la publication tout entière n’était en général que l’explicitation laborieuse d’un titre apocalyptique, très visiblement conçu dans l’espoir de rentabiliser au maximum l’effet de sidération produit par l’apparition de la nouvelle sur les chaînes d’information en continu. Les 9 mois passés, en 2023, au service du Courrier des Boomers m’ont appris à quel point la logique pute-à-clics fait de cette presse qui se dit « indépendante » et « dissidente » une simple caisse de résonnance du tam-tam oligarchique orchestré par BFM, LCI et consort. Quand plus personne (ni Big Pharma et sa domesticité politique, ni les apparents opposants de ladite domesticité) n’a intérêt à ce que le cheptel tremble, plus besoin de tellement parler, par exemple, des virus tueurs. Qu’il existe par ailleurs, cependant, des études estimant à 17 millions le nombre des victimes d’une seule des prophylaxies aussi exotiques que semi-contraignantes mises en place pour combattre la Non-pandémie ? – Et alors ? Ces morts-là n’intéressent « plus personne ». Concentrons-nous sur les petits cadavres gazaouis photographiés avec gourmandise par les « journalistes » du Hamas ! Et aussi, bien sûr, sur la Non-guerre mondiale !
Les vicissitudes de la 3G, en revanche, ne m’ont plus permis de commencer aussi sec à tourner en dérision ces charognards camouflés en oiseaux de malheur. Et, le temps d’arriver à Cluj (au terme de cette petite excursion ferroviaire d’une douzaine d’heures), j’avais déjà d’autres chats à fouetter.
Il est vrai que, sur mon fil Telegram public, j’avais, dès l’acte précédent de cette tragicomédie moyen-orientale néo-biblique, mis mon public à moi (soit : ma Communauté post-occidentale, plus les pique-assiette) contre les dangers de l’érection géopolitique précoce.
Tout cela remonte au 19 avril. Cela fait donc déjà une semaine qu’Israël « déclenche la 3e Guerre mondiale », en procédant à des frappes chirurgicales et non-revendiquées sur des objectifs situés sur le territoire d’un Etat qui procède lui-même à des frappes directes sur le territoire israélien – mais en prenant soin d’en tenir préalablement informé le principal allié et tuteur stratégique d’Israël…
Mû par une curiosité malsaine, hier, je suis donc retourné jeter un œil au blog si patriotiquement éveillé (quoique naturellement très anti-woke !) du dénommé Kulak. Rétrospectivement, je ne suis plus certain d’avoir été surpris par le résultat : résultat psychologique habituel des vérifications inutiles, auxquelles on procède plutôt dans l’espoir de s’être trompé. Aussi disposé à reconnaître ses erreurs que les adeptes de Chabad après la mort (et non-résurrection) du rabbin Loubavitch, Kulak n’avait évidemment rien modifié à son texte du 19.
Marque de probité ?
Bien sûr que non. Comme tout le reste « de la profession », il ne reconnaîtra jamais aucune erreur, aucune exagération.
A quoi bon amener ses pigeons à douter de sa virilité réinformante ?
Penser qu’un média pute-à-clics va effacer ou modifier telle ou telle prophétie apocalyptique (et naturellement non-réalisée) de l’historique (jamais consulté par personne) de ses productions, c’est un peu comme s’imaginer une pro du X effaçant les enregistrements d’anciennes parties de jambes-en-l’air de son compte YouPorn dans l’espoir d’amener des michetons à l’idée qu’elle aurait été encore vierge avant le shooting suivant. C’est méconnaître la psychologie du pornophage, encore plus que celle de la porn-star – celle-ci ne faisant, finalement, que s’adapter à celle-là.
Or, en ce 27 avril, nous ne fêtons pas seulement la première semaine d’inanité des promesses apocalyptiques du prophète « antisioniste » Kulak, mais aussi le premier mois écoulé depuis la publication (le 27 mars dernier) de mon premier texte d’« Analyse et prospective » de 2024 – dont, au bout de 30 jours, aucune prédiction n’a encore été démentie.
Rétrospectivement, j’ai d’ailleurs un peu honte de ce mot « d’analyse », figurant dans le titre, et par lequel je me fais l’effet d’avoir sacrifié à l’une des plus odieuses modes lexicales du moment. L’époque est, en effet, d’autant plus friande « d’analyses » que, dans le culte du QI qui caractérise la vision de la connaissance typique de l’Occident terminal, c’est cette activité – potentiellement commune au cerveau de l’homme et au processeur de la machine – qui est censée incarner l’intelligence en action.